Fox’s breakfast

Ce matin, en ouvrant la porte de la grange, j’ai échangé un regard avec le renard. Dans la forêt, derrière le grillage, il me fixait du haut du talus qui domine la maison. Long et distant face à face parfaitement immobile. Et puis, tranquillement, il s’est détourné et il est remonté dans la forêt.

En montant vers l’étang, j’ai compris : le renard venait de manger une des pommes ensevelies sous la neige au pied du vieux pommier. Les traces menaient à la mare aux grenouilles où il s’est peut-être abreuvé avant de sauter la clôture pour remonter dans la forêt. Ce long regard, j’ai très envie de le croire, était peut-être un signe de gratitude…

Un des grands plaisirs de l’hiver est de suivre les traces des visiteurs de la nuit et du petit matin dans la neige ou sur la glace. Même si je ne suis pas toujours sûre de les identifier…

Et si nous sommes comme emprisonnés dans le blanc, notre petit morceau de paysage nous offre des points de vue tout en contrastes : du blanc le plus tranquille, couleur d’hibernation…

… aux blancs tourmentés du ruisseau qui dévale à grands fracas les rochers.

46 Replies to “Fox’s breakfast”

  1. Coucou Danielle,
    Merci pour ces vues et ce partage de regards…un renard !
    C’est un animal qu’on voit assez peu et qui se fait discret. Mon père vit dans la forêt comme tu le sais. Souvent nous avons la visite d’un sanglier, des lapins, de cerfs mais jamais un renard…
    J’adorerais en croiser un
    Mon article d’aujourd’hui (si je le termine…) s’appellera « Blanc » 😉
    J’ai acheté Les souffrances du jeune Werther, j’espère que c’est un bon choix pour découvrir Goethe
    je t’embrasse fort
    Corinne
    Merci pour la splendeur de ton hiver 💖❄️

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    1. Bonjour Corinne, J’ai quelques lectures de retard mais je suis déjà impatiente de lire un article »Blanc » ! Pardonne-moi, j’ai oublié Goethe. Oui, les Souffrances du jeune Werther, ça s’impose. En plus, ce n’est pas très long car, il faut bien dire, comme Rousseau ou Chateaubriand, ça demande un petit effort de se remettre dans l’esprit et la lenteur du temps. Ce qui me fascine chez Goethe, c’est son rapport à la nature qu’il exprime en poésie, en philosophie (il faut lire ses maximes), par le dessin, dans des ouvrages scientifiques mais aussi en politique défenseur des « droits de la nature », bref un « surhomme » très sympathique.
      Et j’espère que tu auras la chance de rencontrer bientôt un renard. C’est un animal magnifique et gracieux, très répandu dans notre forêt. En vérité, je ne l’apprécie vraiment que depuis que nos canards nous ont quittés…
      Beau dimanche ! Danielle

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  2. J’ai le même plaisir que toi le matin, partir à la recherche des traces des visiteurs nocturnes du jardin. Cette nuit, il y a eu blaireau et fouine.
    Le renard fait partie de mes animaux sauvages préférés. Son regard aiguisé, sa majesté lorsqu’il marche. Il vient aussi nous rendre visite de temps en temps au jardin et je prends ça comme une grande faveur.

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    1. Oui, le renard est un seigneur ! Je crois que nous avons, nous aussi des fouines et, peut-être, des blaireaux. J’ai cherché des manuels de reconnaissance de traces mais ce n’est pas évident… Belle journée Blandine ! Danielle

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  3. Jolies photos!
    J’aime bien aussi regarder les traces dans la neige, l’année dernière j’avais pu reconnaitre un éureuil.
    Cette année pour le moment je n’ai que des oiseaux, souris et chats lol.
    Bon weekend

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  4. Monde irréel pour la citadine que je suis. Merci pour ces découvertes, ces images immaculées. Je suis émerveillée. Le récit de cette rencontre me charme, et me procure quelques frissons, j’ai peine à imaginer un échange de regards avec un renard, animal dont j’ai entendu, par Michel Pastoureau, (sur France Culture) le portrait, qui n’était guère engageant.

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    1. Oui, j’ai écouté moi aussi Michel Pastoureau et son portrait historique du renard. Le pauvre animal paie encore aujourd’hui la mauvaise réputation que lui a fait le Moyen Age, quand la ruse était considérée comme une qualité diabolique. Quant à nous, nous le remercions de limiter la prolifération des campagnols. Et d’être beau, tout simplement. Merci de partager mon émotion, danielle

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    1. Oui, c’est très difficile. J’ai fait de nouvelles photos mais la neige était tellement épaisse et les traces tellement profondes que je crains qu’elles soient impossibles à identifier. Mais je vais faire un tri et travailler les photos pour un petit diaporama… Encore merci de ton intérêt pour notre faune… A bientôt, danielle

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  5. Grand écrivain ! Personnalité extraordinaire de profondeur et d’exigence. Je me souviens qu’il compare l’apparition tant attendue de la panthère à l’apparition de la Vierge. Même si la rencontre avec un renard n’est pas si exceptionnelle que celle de la panthère des neiges, elle relève du mysticisme. Belle lecture !

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  6. Ces paysages enneigés sont magnifiques et l’apparition du renard roux a dû être un beau moment !
    Je vis en banlieue parisienne, et même ici, lors d’une balade en foret, j’avais croisé le chemin d’un renard. Il était très beau et surtout très craintif !
    Bonne journée Danielle !

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    1. Oui, il est craintif. J’ai fait des centaines de balades en forêt de Fontainebleau et je n’en ai jamais rencontré. Le renard garde en mémoire des siècles de persécution. Quelle injustice pour ce bel animal qui régule la population des vrais « nuisibles » qui dévastent les cultures. Mais je crois qu’intelligents comme ils sont, ils trouvent en ville des espaces verts beaucoup plus rassurants puisque loin des chasseurs…
      Amitiés, danielle

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