J -3 So British

L’été dernier, nous nous pensions condamnés à « acclimater » le jardin, à en faire un jardin sec, un jardin gris, peuplé de cactées et autres plantes piquantes. Le ciel en a voulu autrement, le jardin ressemble de plus en plus au jardin anglais tant espéré.

Un renouveau ou un dernier sursaut ? Peu importe puisqu’on n’y peut rien et qu’en attendant. on prend du vert plein les yeux, un vert généreux, juteux, parfumé.

J -3 pour l’ouverture des portes sous un ciel tout britannique, variable entre soleil et passages nuageux. Un temps idéal pour prolonger de belles floraisons.

J -7 Into the wild

L’entendez-vous ? Enfin, cette année, nos visiteurs pourront suivre le ruisseau en pleine activité, de cascade en cascade. Et s’ils s’aventurent à traverser le pont, ils découvriront le jardin côté sauvage. Les rhododendrons, les azalées, les bruyères, les hostas ont commencé à habiter la rive mais ils ne sont pas seuls…

Rendez-vous les 1, 2 et 3 juin !

La grande férule

La grande férule en majesté

Soleil des Hellènes

Délices des abeilles

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En dix jours, ce qui a soudainement surgi comme un niwaki, un arbre nuage, a déployé ses ombelles d’un jaune rayonnant.

Mêli-mêlo d’ancolies

« L’anémone et l’ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la mélancolie
Entre l’amour et le dédain »

« Clotilde », Guillaume Apollinaire

Non, point de bile, point de noirceur dans l’ancolie. Elle est gracieuse et fantasque, se ressemant là où le vent l’y pousse. Elle est rose nacré ou pourpre violacé, les pétales lisses ou chiffonnés, d’une morphologie aussi étrange que son étymologie.

Non, l’ancolie n’est ni mère ni fille de la mélancolie, la « bile noire » des Grecs (μελαvχολία composé de μέλας, « noir » et de χολή « la bile » ). Ou si peu…

Elle a suivi des chemins plus tortueux. Aquilegia vulgaris devrait son nom à ses cavités qui recueillent l’eau. A moins que le nom ne dérive de l’aigle, « aquila », à cause de ses étranges éperons en forme de crochet.

De dérive en dérive, en passant par la symbolique médiévale et la contamination avec la mélancolie, « Aquilegia » est devenue « ancolie ». Elle aime l’eau, la pluie, l’ombre et le soleil, la liberté.

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Les grenouilles et le chat

Le chat peut toujours espérer, elles ne se laisseront pas prendre. La force de l’équipe et la stratégie de la diversion l’emporteront toujours sur la patience et l’obstination du chat à l’affût. Au premier mouvement de patte, le ballet asynchronisé des grenouilles lui fait perdre la tête. Moralité : impossible de chasser vingt lièvres à la fois.

Que les admirateurs des Green Girls se rassurent. La troupe sera complète pour l’ouverture du jardin des 1er, 2 et 3 juin.

Niwaki ?

En tout début de printemps, quand seules les tulipes et les narcisses animaient le Jardin d’Adoué, je n’ai vu que lui : un grand buisson vaporeux au beau feuillage vert tendre, d’une improbable luxuriance au mois d’avril. Je suis rentrée avec un petit plant de cette vivace chevelue. Depuis quatre ans, elle donnait une jolie boule de feuillage qui se fondait peu à peu dans les touffes voisines.

Mais voilà que ce printemps, elle se décide à fleurir. On n’en est encore qu’aux boutons et j’espère qu’ils vont prendre leur temps pour s’ouvrir…

A contempler cette belle architecture végétale, j’ai l’impression que la nature m’a offert un arbre en nuages, un arbre de jardin japonais, un niwaki.

Bientôt cette Ferula communis déploiera ses fleurs, de grandes ombelles semi-sphériques jaune d’or à étamines saillantes. Originaire du bassin méditerranéen mais résistante au froid comme à la sécheresse, la Grande Férule doit son nom à Pline l’Ancien, « ferula » signifiant en latin « la férule », « la cravache », sa tige sèche servait de baguette pour guider la lecture des élèves au tableau.

Bleu céleste

« Inratable » nous avait promis notre pépiniériste du Jardin d’Adoué. Et elle ne mentait pas. Le camassia, qui disparaît totalement en hiver, ressurgit en avril pour fleurir en temps et en heure. Ses longs épis se couvrent d’étoiles bleues aux fines étamines jaunes.  

Ce Camassia si bien nommé ‘Caerulea’, d’un bleu venu des cieux, me rappelle plus que toute autre fleur l’extraordinaire histoire de la couleur bleue racontée par Michel Pastoureau. Ou comment le bleu, couleur barbare méprisée dans l’Antiquité, est devenu la couleur préférée du monde occidental. Au rouge et aux couleurs de feu exaltés par les Grecs et les Romains, les Chrétiens préfèrent le bleu céleste, une couleur « spirituelle », proche des cieux et de l’eau qui purifie.

Bleu en puissance des iris qui se préparent pour la prochaine ouverture du jardin devant le bleu intense des pervenches…

Bleu sauvage et envahissant comme l’Ajuga reptans, si injustement nommée « bugle rampante ». Elle mérite des sonorités pour légères.

Jardin ouvert J-30

Bienvenue dans notre jardin

les samedi, dimanche et lundi 1er, 2 et 3 juin 2024

à 10 km de Vittel, à Senonges (D5), route de Relanges (C1)

sur le circuit des Ateliers ouverts de l’association Pigment’T

Floraisons de rosiers et de vivaces

Exposition de sculptures, céramiques, créations textiles et végétales

de 10 h à midi et de 14 h à 18 heures

Entrée gratuite – libre participation au chapeau au profit de l’association Crins Blancs