Ebullition

Un dimanche de mars au soleil, 22 degrés à l’ombre. Les oiseaux étaient au rendez-vous. Un vol de colverts au petit matin, quelques insultes du héron qui passait par là, puis les merles, les mésanges, les rouges-gorges, les grives, les bergeronnettes, les troglodytes mignons et, je crois, les rouges-queues. Une plume de chouette au pied du grand hêtre, les percussions des pics en plein travail dans la forêt et, au loin par-dessus les collines, un vol d’aigrettes blanches.

Toute cette agitation pour fêter l’explosion de la végétation. Il y a bien sûr les éblouissantes en pleine floraison, héllébores, primevères, narcisses, jacinthes, muscaris… et les premières tulipes.

Cependant, pour la jardinière, il y a plus émouvant : les jeunes pousses qui jaillissent matin après matin, avec la force et la volonté de soulever tous les obstacles… avant de surmonter d’autres épreuves.

Glycine

En attendant les pivoines, les roses et les glycines, les couleurs éclatent du perron jusqu’au fond du jardin…

Confluence Bridge

Ca s’est passé le 6 février. Une nuit de pluie a suffi pour transformer le coteau forestier en torrent. Et pour disloquer le petit pont du bout du jardin. au confluent des deux ruisseaux qui nous viennent de la forêt. Mais ce n’est pas le débit de l’eau qui a été fatale.

En une journée, les eaux se sont calmées et l’état des lieux a révélé les responsables du sinistre. Les jeunes hêtres de la berge, fragilisés par des années de sécheresse, ont été achevés par l’humidité de cet hiver. Effondrement et démembrement. Troncs et branches portés par les flots se sont acharnés sur le pauvre petit pont.

Déconstruction, reconstruction, l’avantage de faire table rase, c’est qu’on peut rebâtir sur de meilleures bases. John, fort de l’expérience de son premier ouvrage, a commencé par déplacer le petit pont pour en réduire la portée.

Reste maintenant à renforcer les berges de grosses pierres et à y repiquer des plantes aux racines solides…

« Et je te dis de vivre… »

Quand un cauchemar chasse

une autre cauchemar

rêve de printemps


« Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant »

Aragon