Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne Partant j’aime les fruits je déteste les fleurs Je regrette chacun des baisers que je donne Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs Mon Automne éternelle ô ma saison mentale Les mains des amantes d’antan jonchent ton sol Une épouse me suit c’est mon ombre fatale Les colombes ce soir prennent leur dernier vol
Discrets en bordure du ruisseau, ils éblouissent qui s’en approche et se laisse emporter dans leur troublante floraison. Dans l’ombre du sous-bois, ‘Blue Bird’ vibre de l’éclat de ses fleurs épanouies autour de minuscules pépites d’améthyste.
Dans le fond, un hydrangea ‘Phantom’ qui devrait prendre de la hauteur et donner de grandes fleurs blanc rosé… mais qui s’économise durant la sécheresse.
A l’avant-plan, un petit buisson ‘Hayes Starburst’ aux fleurs doubles passant du vert au blanc crème.
J’imagine le voyage. Ces hydrangéas sont les descendants plus ou moins directs d’ancêtres nés sur le flanc des montagnes du Japon. Un pays où l’on sait les vénérer. Au rythme de leur floraison, on y organise des festivals, entre cérémonie du thé et concert, on y concourt pour la plus belle photo, le plus bel « Haiku ».
Hirondelle et hortensia, Holusai
Dès l’époque de Nara (710-794), les poètes japonais célébraient l’hortensia pour ses fleurs magiques et jusqu’au XIXème siècle, les samouraïs voyaient en elles un symbole d’immortalité.
Yosa Buson
Mais c’est sans doute l’instabilité de leurs couleurs, des blancs qui tournent au rouge cramoisi, des bleus au rose, qui doit sans doute le plus toucher les Japonais, la beauté de l’éphémère. Même si le tsunami doit tout emporter, il faut continuer à cultiver son jardin comme s’il devait être éternel…
Dédiés à la Vierge Marie, les jardins de l’abbaye d’Autrey célèbrent la couleur blanche dans toutes ses nuances. Rosiers lianes, immortelles, asters, glycines, hydrangéas, des plus discrètes aux plus spectaculaires, les fleurs blanches rythment les parterres et les massifs.
De l’entrée de l’abbaye, on progresse ainsi dans une succession de carrés bordés de buis, façon jardin de curé, pour accéder au jardin à l’anglaise…
Des glycines sous toutes les formes, sur les façades, en arches, en arbres, en pergolas, en massifs… il faudra revenir les admirer en pleine floraison.
Les chambres d’hôtes et leur jardin
En revanche, les asters, les campanules, les hydrangéas et autres plantes de bruyère restent très généreux…
Heuchères et hydrangéa
Buddléia pleureur
…comme la collection d’hostas.
Et puis, il reste à explorer la grande variété d’arbres, de la bambouseraie aux arbustes de terre marécageuse, les platanes centenaires comme les érables du Japon…
Plus de détails sur l’Abbaye Notre-Dame d’Autrey aux bons soins de la communauté des Béatitudes : www.abbayedautrey.com
On n’osait plus y croire et pourtant… A huit jours de la fête, le préfet des Vosges a vu la lumière. Il a compris qu’une fête des plantes se déroule en plein air. Il a compris que même s’il y a affluence, dans un domaine de quatre hectares, on respire un air plus pur que dans sa préfecture.
Frère Syméon au milieu des hydrangéas nés dans la pépinière de l’abbaye riche de plus de 3000 variétés d’arbres, arbustes, rosiers, et plantes vivaces.
Entre la cour aménagée à la place de l’ancien cloître du XIIème siècle et la grotte tapissée d’hostas, une trentaine d’exposants invités où j’ai fait mon marché :
Persicaria Filiformis, sélection des Jardins d’Adoué