Rendez-vous au jardin les 10 et 11 juin

Gertrude Jekill, Madame David Austin, Queen Elizabeth sont prêtes. Les pivoines vont sortir de leurs cages et les artistes vont commencer à s’installer jusque sur les rochers du ruisseau :

les sculptures de crin de Fabrice Po, les chimères de Martine Sauvageot, 

les cocons, semences et autres céramiques de Bernard Defer, 

les créations en raku de Ginette Heuraux et en terre fumée de Roselyne Norroy,

le jardin secret éclairé des lumières végétales de Lazuli Biloba et des invitations au voyage de Lise Gin…

Et, si le soleil ne se fait pas trop brûlant, encore quelques fleurs de glycines, d’azalées et de rhododendrons…

J-50

Plus que 50 jours pour tondre, tailler, désherber, tuteurer, semer, planter, diviser, repiquer… et observer le mûrissement des premiers bourgeons de glycine. Plus que 50 nuits pour imaginer les meilleurs points de vue sur les sculptures et les céramiques et la forme du jardin secret qui sera habité de créations textiles et végétales.

13

C’était un mercredi 13. On n’osait pas vraiment y croire mais le grand jour était arrivé. En pleine « offensive hivernale », Météo France multipliait les alertes oranges mais ce mercredi 13 mars 2013, on quittait enfin la ville. Il neigeait. Les déménageurs râlaient. L’installateur de l’Internet satellite râlait et nous demandait ce qu’on venait faire là.

Et puis ce fut le silence, le silence ouaté du jardin sous la neige.

Puis le silence habité par le grondement du ruisseau quand il s’est gonflé de la fonte des neiges.

Puis le silence a laissé tout l’espace au chant des merles et des pinsons, aux cris du martin-pêcheur et du héron.

Et puis dix années palpitantes à apprendre à « savoir où on habite »… ou commencer à apprendre.

2023

Heureuse et lumineuse année 2023

Même si la neige n’est pas au rendez-vous de ce 1er janvier,

on peut rêver que les pivoines fleuriront bien au printemps…

…quand le jardin ouvrira ses portes aux artistes, artisans et amis visiteurs, les samedi et dimanche 10 et 11 juin 2023

Retour sur les portes ouvertes 2022

Le jardin du Docteur Coué

Place Stanislas, quand vient l’automne, on peut visiter deux jardins. Dans la pénombre du Musée des Beaux-arts et dans la boutique très contemporaine de Daum, le jardin de verre et de cristal de la manufacture historique.

Collections Daum du musée des Beaux-Arts de Nancy – Boutique Daum de la Place Stanislas

Avant de suivre les traces de Daum, de Majorelle et d’Emile Gallé jusqu’au Musée de l’Ecole de Nancy, il faut visiter le jardin éphémère planté autour de la statue du bon roi Stanislas.

Cette année, le jardin, conçu sur le thème du « feu qui effleure » est à l’image du phoenix. Les photographies géantes de l’Australie et de la Californie en flammes forment comme un nid pour l’oiseau mythique dont les cendres laisseront éclore un oisillon symbole du renouveau, de la vie, plus forte que tout.

Le jardin est dédié aux sapeurs-pompiers qui ont tenu leur 128ème congrès annuel à Nancy. Je l’aurais plutôt dédié à la grande figure de l’autre Ecole de Nancy, contemporaine des maîtres de l’Art nouveau : Emile Coué, le père de la pensée positive. « Tous les jours, et à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. »

Tous les jours, et à tous points de vue, nous allons de mieux en mieux. Ca brûle, des Landes à la Forêt de Brocéliande, mais ce n’est que pour mieux renaître. Le feu allume le feu intérieur, la solidarité, la puissance créatrice… La forêt reverdira et la vie sera encore plus belle. Tous les jours, et à tous points de vue, nous allons de mieux en mieux.

Monument à Emile Coué, Parc Sainte-Marie de Nancy. Photos e-monumen.net

Emile Coué publie « La Maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente » en 1922. Dans le sillage de l’école hypnologique de Nancy et des travaux d’Ambroise Liébeault et d’Hippolyte Bernheim, la méthode Coué a connu un succès fulgurant à Nancy, puis en Europe avant de conquérir les Etats-Unis.

Quand même l’herbe vient à manquer

Trois vaches ont le privilège de pâturer aux portes de notre jardin (alors que des centaines de leurs congénères sont assignées à résidence). Cependant, le pré devenant de plus en plus indigeste, la plus hardie des trois a trouvé une faille dans la clôture. En toute logique, l’herbe du fossé devrait être plus tendre. Desséchée là aussi.

Elle s’est alors retrouvée devant notre portail grand ouvert, plein de promesses, d’où elle n’a jamais vu sortir que des gens sympathiques. Toujours un bonjour, toujours un mot gentil. Arrivée à notre perron, la déception a dû être grande, l’herbe y est encore plus rare que dans le pré…

Peut-être plus haut…

Les feuilles du grand hêtre pleureur craquent eux aussi sous la dent…

La curiosité l’a menée vers le pont de John, quelques branches de lonicera nitida l’en ont heureusement détournée.

Une traversée du jardin des moines avec de gracieuses et très précises marches arrière à l’approche du bassin aux grenouilles, et c’est ainsi qu’après une visite toute en délicatesse, elle s’en est retournée chez ses soeurs.

Une idée de l’infini

Ca brûle du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest mais cela n’a pas refroidi une centaine de héros de l’asphalte pour se lancer dans le 44e Rallye de la Plaine des Vosges. 134,384 km de pollution atmosphérique et sonore autour de Mirecourt, pauvre cité des luthiers assourdie par les pétarades des bolides.

Un peu plus haut dans les Vosges, dont le piémont a des allures d’Andalousie, le défi était de franchir en moto 80 mètres dans au moins 50 cm de boue avec seulement 25 mètres d’élan !

De beaux titres pour la presse régionale qui laissent les écologistes muets, trop préoccupés par le sexe des anges.

« La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini », disait Renan. Plus clairvoyant, Schiller annonçait la fin de l’histoire : « Gegen Dummheit kämpfen Götter selbst vergebens* » …

*Contre la bêtise, même les dieux combattent en vain »

Surlendemain de fête

Non, nos jardins ne sont pas virtuels. Si nos chers abonnés ne nous visitent qu’à distance, nos échanges sont riches de vie, d’expériences, d’émotions. Et quand la rencontre arrive enfin à l’ombre du grand hêtre, c’est une amitié qui devient concrète.

Malyloup est venue « observer la vie » dans notre jardin et elle a réussi à y saisir une foule de petits hôtes souvent virevoltants : OBSERVER LA VIE

Lendemain de fête

Les visiteurs sont partis. Charmants visiteurs qui ont su apprécier le mariage des herbes folles et des herbes sages et découvrir le jardin jusqu’à ses floraisons les plus discrètes. Délicieux visiteurs qui se sont longuement attardés autour des créations semées dans les massifs, dans le sous-bois et même sur l’eau.

Le serpent à fleurs (chargé de faire oublier le réveil étrangement tardif des nénuphars) et la nasse flottante ondulent toujours sous le souffle du vent. Le petit Jules reste bien planté sur le pont de John, humant la brise du ruisseau…

Jules à 4 ans, statue en raku, Ginette Heuraux

Les Chinoises ont réveillé les nymphéas du bassin aux grenouilles. Elles ont même fait fleurir le thalia dealbata…

Chinoises, statues raku de Ginette Heuraux

…mais les chimères se sont volatilisées !

Les photos prises hier soir sont la preuve de leur existence. Ce pêcheur aux pieds de batracien appartiendrait-il à une lignée de chimères bienfaisantes ? Ou l’enfant sauvé des eaux n’est-il qu’en sursis ?

Le Pêcheur, sculpture de Martine Sauvageot

L’échassier bizarre a fui lui aussi, redoutant sans doute le retour du héron sur son territoire de prédilection.

Echassier bizarre, sculpture de Martine Sauvageot
Femme Masaï en tenue de fête

Martine Sauvageot, sculptures et chimères