Tigre des neiges
Notre petit tigre, qui est une tigresse, a dix-neuf ans ! Chaton abandonné fin juillet 2002 dans une cour d’immeuble de la rue du Buisson Saint-Louis dans le Xème arrondissement de Paris, elle fut l’héroïne d’un « Chacun cherche son chat » à l’envers. Les dames à chats du quartier s’étaient organisées pour placarder dans tous les coins des appels à la responsabilité des « maîtres » du chaton. Mais en vain. Elles ont alors lancé des appels tous azimuts pour trouver la bonne famille d’accueil. Et ce fut moi.

S’il a passé ses premières années en ville et en appartement, notre petit fauve est la preuve vivante qu’il n’y a rien de plus évident que le retour à la nature. Première nuit au jardin, première souris au matin sur le paillasson. Un retour à la nature qui est, de toute évidence aussi, gage de bonne santé.
Velours et pampilles
Moins 10 degrés, vent d’Est et ciel limpide. Les rouges-gorges et les mésanges se disputent la priorité d’accès aux mangeoires. Les merles arrivent en bande de six, non de huit, pour s’attaquer aux petites pommes glacées du pommier de l’Himalaya. Et la bruyère préfère rester au chaud sous sa chape de velours.

Mais le grand spectacle est au bord du ruisseau. De son entrée dans le jardin, où le renard ne s’aventurera pas à traverser le rideau de glace…

Sur les méandres du ruisseau, les branches se balancent. L’écume y sculpte patiemment dans le froid ce que les souffleurs verre modèlent dans la fournaise. Telle cette bobèche en suspension, comme un lustre digne d’Emile Gallé…


Indicible parfum
Chaque hiver, le même miracle. Du froid, de la neige ou de la pluie monte un parfum capiteux qui fait soudain douter de la saison. Et comme chaque hiver, je cherche des mots. Il suffit de nommer les roses, le muguet ou le mimosa pour en évoquer les senteurs, mais quand on parle du sarcococca, comment dire ?

Les horticulteurs ne sont pas d’accord : les uns évoquent la vanille, d’autres le jasmin ou encore le gardenia. Je ne connais pas le parfum du gardenia, en revanche je réfute les notes de vanille, trop douces. Le jasmin, oui… mais avec des nuances que je cherche encore à définir…

‘Sarcococca confusa’, ou sarcocoque parfumé, est surnommé par les Anglais « Christmas box » ou « Sweet box » pour sa floraison hivernale, un cadeau parfumé comme un bouquet de bonbons.