Notes de musc, de vanille et peut-être d’amande…

Dans la tiédeur du soir qui tombait, je perçus à l’approche d’un ruisseau une odeur puissante et très suave. Ces effluves inconnues envahissaient l’air plus frais à cet endroit et m’emplirent de bien-être. Il y avait là un mélange entêtant de musc et de vanille, d’amande aussi peut-être, avec une acidité menue qui en allégeait le parfum. Comment la nature pouvait-elle exhaler une aussi douce fragrance ?

Juste au bord du ruisseau se dressait en évidence une masse feuillue surmontée d’un fouillis vaporeux que l’obscurité naissante rendait indéfinissable. En m’approchant, je pus caresser de mes doigts une multitude de petites fleurs groupées au sommet de longues tiges raides.

Cette expérience fondatrice, François Couplan l’a vécue dans la Vôge, pas si loin de notre jardin. Dommage que le poète-instituteur qui lui a aussitôt la clé du parfum de la reine des prés ne soit plus là. J’aurais aimé qu’il nous apprenne l’art de mettre des mots sur les senteurs, à nous qui sommes devenus aussi pauvres en vocabulaire qu’en sensorialité.

Mais c’est déjà un grand plaisir d’écouter François Couplan, ethnobotaniste parler des plantes sauvages comestibles dans Le temps d’un bivouac