Que d’oiseaux, que d’oiseaux !

Cette année encore, nous avons entendu l’appel de la Ligue de protection des oiseaux à compter les oiseaux du jardin. Cette année encore, nous nous déclarons vaincus… et heureux. Mésanges bleues et charbonnières, merles et rouges-gorges, troglodytes mignons et autres espèces plus furtives volent de mangeoire en mangeoire, de la haie aux derniers fruits du pommier de l’Himalaya.

Cette année encore, nous donnons notre langue aux chats…

La méthode est pourtant claire :

  • Choisir un jour d’observation : samedi 27 ou dimanche 28 janvier, et un créneau d’1 heure. En cette période hivernale, privilégiez la fin de matinée ou le début d’après-midi, lorsque les températures sont un peu plus chaudes et les oiseaux plus actifs ; 
  • Trouver un lieu d’observation : un jardin ou un balcon, à la ville ou en campagne. Un parc public peut également servir de lieu d’observation ; 
  • Compter et noter durant 1 heure tous les oiseaux qui visitent le jardin. Afin de ne pas compter 2 fois le même oiseau, conservez au final que le nombre maximal d’oiseaux de la même espèce observés en même temps ; 
  • Transmettre les données sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins : www.oiseauxdesjardins.fr

Yuki-zuri

Japon : pays de toutes les nuances du bois, de la mousse, du thé amer et de ces grosses flutes de bambou dans lesquelles on engouffre l’air par litres pour obtenir cette note basse et tremblante d’une mélancolie qui en dit long sur le pays.

Nicolas Bouvier, « Le vide et le plein. Carnets du Japon 1964-1970) ». Merci à Bouche à Oreilles pour cette découverte.

Arriverons-nous un jour à comprendre ce pays ? Et les Japonais, si polis, si réservés, comment nous perçoivent ils ? Ils se passionnent pour l’Ecole de Nancy et les subtilités de l’art d’Emile Gallé. Sont-ils touchés par un exotisme aux échos japonisants ou trouvent-ils dans son travail du verre des nuances qui nous échappent ?

Entre Nancy et Kanazawa, c’est un immense herbier de verre et de cristal qui scelle la gémellité des deux villes . Et l’amour des jardins. Les jardins Kenrokuen conçus au XVIIème siècle sont considérés comme l’une des merveilles du Japon. Soumis à de grandes variations climatiques, on y protège les arbres de grands paraneiges, un réseau de cordes plantées autour de l’arbre pour dresser un cône protecteur.

Jardin éphémère, pace Stanislas, Nancy octobre 2023

Des Daum et des Lalique dans le jardin

Il faut aimer la Lorraine en hiver pour comprendre le génie de ses artistes-verriers. Ils sont arrivés à la fin du moyen-âge, encouragés par les « incitations fiscales » des ducs de Lorraine. En forêt de Darney en particulier, ils ont trouvé en abondance les ingrédients de leurs transmutations : le sable de grès, le bois, les fougères et de l’eau, beaucoup d’eau. Quelques générations plus tard, tout imprégnés du paysage et de ses saisons, les artisans-verriers sont devenus artistes.

Vase aux libellules, Daum, Nancy, 1904

C’est dans son usine de Wingen-sur-Moder que René Lalique crée ses effets satinés et opalescents.

Vase René Lalique, 1923

Bobèches de glace

Dans les nénuphars en tête d’article : « Danaé » d’Albert Finot et Amalric Walter, Nancy 1913.

Honte et jubilation

Jubilation d’abord. Joie enfantine de trouver au réveil le jardin tout blanc, tout lisse, éblouissant de douceur. Plaisir coupable d’enfoncer ses pas dans la neige, de laisser des traces humaines dans ce calme parfait.

Mais la nuit n’a pas été calme. Pas du tout. En remontant le sentier le long du ruisseau, je découvre que je suis les traces d’un promeneur solitaire, le renard sans doute. Puis je croise une route très fréquentée par de petites pattes qui ont creusé un tunnel sous le grillage. Plus haut, une autre route, creusée par des pattes plus grandes qui ont sauté par-dessus la clôture.

Autour de l’étang, c’était une nuit de chassés-croisés comme on n’en voit que les jours de grand départ. Des piétinements intensifs vers les rives. Des traces de pattes jointes, probablement un lièvre. Des traces à cinq « doigts »… qu’est-ce donc ?

La honte. Après dix années de vie dans la forêt, on est à peine capables de distinguer les empreintes de biches, de chevreuils et de sangliers dans la forêt. Dans le jardin qui grouille de vie, on ne connaît toujours pas nos hôtes.

Seuls les chats savent. C’est pour cela qu’ils sont si prudents.

Vernalisation

Petit coup de froid à la mi-décembre, douceur au nouvel an et la sauge de Jérusalem croit que le printemps est là. Du froid, du chaud et de copieux arrosages ont réveillé les graines restées captives dans les tubes des fleurs. Sans attendre de tomber dans la terre, les graines du Phlomis fructicosa se sont mises à germer sur pied.

Phlomis fructicosa, janvier 2024


Pas besoin donc de stratification à froid* comme je l’ai pratiquée (dans l’enthousiasme du jardinier débutant) aves les graines de delphinium. La météo s’en est chargé. Mais le froid qui nous arrive de Moscou va remettre les pendules à l’heure.

Phlomis fructicosa, septembre 2019

Pas d’inquiétude cependant. La sauge de Jérusalem résiste à tout, aux grands froids, aux canicules, à la sécheresse.

Phlomis fructicosa, juin 2023

*La vernalisation est une période de froid subie par une plante nécessaire pour la faire passer du stade végétatif au stade reproductif, c’est-à-dire pour enclencher la floraison. Certains laboratoires disposent de serres ou fosses équipées pour une « vernalisation contrôlée ».

Vernalisation et stratification sont deux notions différentes, bien que souvent confondues, la vernalisation est le phénomène biologique qui permet l’induction florale, alors que la stratification est un procédé technique permettant de lever la dormance, elle permet d’imiter artificiellement les conditions hivernales pour démarrer la germination.