Un parfum d’avant

Cher Claude, il y a à peine un an et quelques semaines que vous avez quitté ce monde et vous ne le reconnaîtriez plus. Savez-vous que l’interdit que vous avez cloué sur la porte de votre atelier pourrait aujourd’hui causer de violents conflits ? Auriez-vous imaginé que nous serions un jour masqués et muselés ?

Dans ce naufrage, votre jardin tient bon, nous y veillons. Nous continuons la lutte contre le reboisement du fond du jardin. Les faînes nous défient comme jamais à germer ainsi sur un terrain qui refuse de laisser pousser une pelouse.

Certes, il y a des changements mais l’essentiel est là. Nous venons de remettre en fonction votre « réseau hydraulique ». Et comme chaque fois que nous pensons à vous, il flotte comme un parfum d’avant, avant-confinement, avant-muselage, avant-formatage des consciences. Un parfum de badinage, d’esprit mutin, de notes improvisées au piano, un délicat parfum de légèreté.