Ce matin, la lune promet une belle journée en forêt de Darney. Bientôt, le petit croissant de lumière s’effacera dans la noirceur et les nuages mais aujourd’hui il annonce les plus belles, les plus chaudes des couleurs.
Encore une journée d’activité intense pour les jardiniers… et pour les chats qui chassent la taupe parmi les asters, les oiseaux dans le pommier de l’Himalaya.
Pied fuseleux ou claviforme, chapeau cireux ou floconneux, lamelles adnées ou décurrentes… je reste fascinée par la richesse du lexique des mycologues. Une invitation à ouvrir les yeux pour bien nommer. Si le mot nous manque, serait-ce que nous n’avons jamais pris le temps de regarder la beauté de la nature ?
Les Japonais ont un mot pour nommer les rayons du soleil qui se dispersent à travers les feuilles des arbres : « komorebi ».
Ils pratiquent le « Shinrinyoku », le bain de forêt, pour trouver l’harmonie et la santé au contact des arbres. Son importation se traduit évidemment par le mot beaucoup moins poétique de « sylvothérapie ».
Le plus beau, le plus émouvant, le plus sage, « wabi-sabi » : la quête de la beauté dans les imperfections de la vie, dans l’impermanence de la création, le cycle naturel de croissance et de décroissance.