Un peu d’humanité dans un monde de…

Entre le champ de courses de Vittel et les exploitations de la plaine des Vosges, un refuge. En orée de forêt de Darney, l’Ecurie-retraite Crins blancs accueille des chevaux qui ont atteint l’âge de se reposer, des ânes et des chevaux abandonnés, maltraités ou handicapés qui vont y passer enfin des jours heureux.

Chaleur, douceur, affection dans des box avec vue sur leur pâture et les collines ou, plus précisément, le talus de la faille de Relanges.

EcurieRetraiteCrinsBlancs

En ce week-end de « chassé-croisé », la France vient de battre le record historique et toutes catégories des abandons de chiens, de chats et autres animaux qui leur ont apporté joie et compagnie pendant des mois de confinement.

Puisque les musées sont fermés…

Puisqu’il est interdit de visiter les musées, allons nous promener dans la forêt (tant que c’est encore autorisé) pour remonter le temps… et comprendre que nos politiques d’attractivité économique ne datent pas d’hier. Départ : entre Vittel et Darney, le village de Relanges, sa magnifique église romane du XIIème siècle ; son Bio Salon, rendez-vous annuel de l’agrobiologie ; son domaine forestier riche en patrimoine historique.

D’étangs en futaies, on découvre soudain, éblouissant dans la belle lumière de l’orée de la forêt, le château de Lichecourt. C’était la demeure de la famille de Thysac, des maîtres-verriers originaires de Bohême, qui fondèrent la verrerie de La Rochère en 1475, la plus ancienne verrerie d’Europe encore en activité.

Dès la fin du moyen-âge, les ducs de Lorraine ont compris les atouts de leur vaste forêt de Darney pour en « développer le territoire ».

Le verre était une production au fort potentiel mais très exigeante en matières premières.

Des ressources en abondance dans la forêt :

le sable, produit par l’érosion du grès,

le bois pour alimenter les fours,

la fougère pour absorber la potasse de la terre et abaisser la température de fusion du verre…

et de l’eau, de l’eau en abondance.

Les ducs font valoir ces atouts naturels et une sorte de « mieux-disant fiscal » auprès de familles de verriers de Bohême. En 1448, la charte des verriers les hisse au rang de « gentilshommes verriers ». Leurs activités ne cesseront de se développer jusqu’au XVIIème siècle avec près de 30 verreries sur le territoire.

Dans la verrerie de La Rochère, on travaille depuis cette époque glorieuse dans la grande tradition du verre pressé et du verre soufflé. On y pérennise la production de grands classiques (les verres aux abeilles inspirés de l’emblème de Napoléon) et on poursuit la création d’éléments d’architecture contemporaine dans la lignée des briques de verre promues par Le Corbusier.