Revue de presse

Le département des Vosges est à l’image de notre jardin. Tout en relief pour faire chanter l’eau des rivières et des ruisseaux, les lacs et les étangs les apaisant entre deux cascades. Tout en verdure, entre forêts et herbages. Les visiteurs de notre jardin sont à l’image de ses habitants (même si beaucoup sont venus de plus loin) : gentillesse, discrétion, simplicité. Merci de leur accueil à l’image de cette belle « couverture médiatique ».

Sur le circuit Pigment’ T

Chaque premier week-end de juin, l’association Pigment’T organise un circuit de découverte des ateliers d’artistes du département des Vosges. Cette année, Un jardin en forêt de Darney et l’atelier de luminaires Lazuli Biloba à Senonges ont étendu le réseau Coté Sud-Ouest vosgien en accueillant des artistes venus de diverses communes de la Plaine.

Bernard Defer, potier et céramiste (Senonges), est toujours en quête des origines, dans ses pièces « Genèse » comme dans ses graines et semences. Une recherche qu’il exprime dans différentes techniques : terre enfumée, terre sigilée ou engobe émail.

« Genèse », Bernard Defer

Anik George, venue de Trémonzey avec ses gnomes délicatement sculptés dans le bois vrillé par le chèvrefeuille. Cette sculptrice délicate s’est retrouvée en parfaite harmonie avec l’esprit de la forêt.

Anik George et ses gnomes

Roselyne Norroy, céramiste Raku, est venue de Saint-Genest avec ses « Affranchies ». Ces élégantes silhouettes en mouvement témoignent de ses recherches entre stylisme et sculpture, de son travail des textures à partir des textiles.

Roselyne Norroy et ses « Affranchies »

Oxana Serra. Dans son atelier de Remoncourt, Maison Watteau, la créatrice de meubles design conjugue les matières naturelles, le confort et l’élégance. La chaleur du bois, la douceur de la laine… comme un rêve dans un chalet des Hautes-Vosges…

Oxana Serra, Maison Watteau

Martine Sauvageot (Monthureux-le-Sec) étonne toujours avec ses étranges créatures façonnées dans des matériaux insolites. « La sentinelle », une tête de sanglier à lunettes, a fait tout son effet.

Martine Sauvageot et sa Sentinelle

Lise Gin. Tout imprégnée de la tradition et de la culture textiles de sa ville natale, Thaon-les-Vosges, Lise Gin magnifie les beaux et solides tissus d’ameublement dans une maroquinerie originale, du petit sac à main au grand sac de voyage. Pas de quoi se laisser impressionner par les « bestioles » de Métaleau…

Métaleau, c’est l’atelier de métallerie insolite de Jerry Braford à Fontenoy-le-Château. On y trouve des insectes, des lézards, des salamandres, des araignées géantes, des fleurs gigantesques dont les pétales ont brillé dans le sous-bois mais aussi des créations plus fonctionnelles comme des braseros ou des escaliers.

Métaleau, le combat des cheffes

Danielle et John Farrow, les hôtes et jardiniers, remercient leurs visiteurs pour leur enthousiasme et leurs dons à l’Association Crins blancs, l’écurie-retraite de Relanges.

Retour au jardin

On craignait la canicule. On a eu de grosses chaleurs. On craignait la sécheresse. Elle n’a pas duré. Protégé des cieux (pourvu que cela dure), notre coin de forêt a été généreusement arrosé par les orages, mais épargné par la grêle, et le ruisseau a repris son cours vers la Saône.

Les nénuphars se sont noyés sous la brusque montée des eaux de l’étang (300 millimètres en une seule nuit !) mais les massifs explosent de fleurs… et d’herbes folles.

Vernonia crinita ‘Mammuth’

La petite mare aux grenouilles a disparu dans une jungle de salicaires, de crocosmias, de roseaux de Chine, de verges d’or, de menthe des marais… et l’allée de chèvrefeuilles à feuilles de buis a besoin d’une taille urgente.

Solidago, Mentha aquatica, Lythrum salicaria, Crocosmias, Miscanthus sinensis Gracillimus, etc.

Nous nous préparions à la mort programmée des hortensias et des hydrangéas mais l’espoir renaît, même s’il ne s’agit probablement que d’un sursis.

Hydrangea serrata ‘Blue Bird’

A l’abri de toute cette frénésie végétale, la saison est aussi à la contemplation et aux confidences entre pattes blanches…

Petit Poutou et son confident, tout doux sous ses allures de porc-épic

Jardin partagé (4) – Bestiaire étrange

Comme chaque jardinier en son jardin, nous cultivons notre petit paradis. Merci le climat des Vosges, nous ne sommes pas dupes. Les saisons, même si le temps se réchauffe, reviennent nous rappeler que le jardin fleuri d’un éternel printemps de paix, de douceur et d’abondance est en réalité peuplé de végétaux et d’animaux qui se combattent pour survivre.

Merci l’artiste de nous révéler les inquiétantes étrangetés de la nature : oiseau au bec tueur, félin au regard fatal…

sanglier philosophe qui rêve d’Ovide et de « Métamorphoses », du Jardin de l’âge d’or où les fleurs naissaient sans semences, où la terre produisait des moissons spontanées. Et où les animaux comme les hommes vivaient libérés des fatigues et des malheurs.

Merci à Martine Sauvageot pour son étrange bestiaire inventé au fil de ses trouvailles.

Rendez-vous au jardin les 10 et 11 juin

Gertrude Jekill, Madame David Austin, Queen Elizabeth sont prêtes. Les pivoines vont sortir de leurs cages et les artistes vont commencer à s’installer jusque sur les rochers du ruisseau :

les sculptures de crin de Fabrice Po, les chimères de Martine Sauvageot, 

les cocons, semences et autres céramiques de Bernard Defer, 

les créations en raku de Ginette Heuraux et en terre fumée de Roselyne Norroy,

le jardin secret éclairé des lumières végétales de Lazuli Biloba et des invitations au voyage de Lise Gin…

Et, si le soleil ne se fait pas trop brûlant, encore quelques fleurs de glycines, d’azalées et de rhododendrons…

Lendemain de fête

Les visiteurs sont partis. Charmants visiteurs qui ont su apprécier le mariage des herbes folles et des herbes sages et découvrir le jardin jusqu’à ses floraisons les plus discrètes. Délicieux visiteurs qui se sont longuement attardés autour des créations semées dans les massifs, dans le sous-bois et même sur l’eau.

Le serpent à fleurs (chargé de faire oublier le réveil étrangement tardif des nénuphars) et la nasse flottante ondulent toujours sous le souffle du vent. Le petit Jules reste bien planté sur le pont de John, humant la brise du ruisseau…

Jules à 4 ans, statue en raku, Ginette Heuraux

Les Chinoises ont réveillé les nymphéas du bassin aux grenouilles. Elles ont même fait fleurir le thalia dealbata…

Chinoises, statues raku de Ginette Heuraux

…mais les chimères se sont volatilisées !

Les photos prises hier soir sont la preuve de leur existence. Ce pêcheur aux pieds de batracien appartiendrait-il à une lignée de chimères bienfaisantes ? Ou l’enfant sauvé des eaux n’est-il qu’en sursis ?

Le Pêcheur, sculpture de Martine Sauvageot

L’échassier bizarre a fui lui aussi, redoutant sans doute le retour du héron sur son territoire de prédilection.

Echassier bizarre, sculpture de Martine Sauvageot
Femme Masaï en tenue de fête

Martine Sauvageot, sculptures et chimères

Oiseau de bon augure

Ce serait de très mauvais goût d’annoncer de tristes nouvelles le jour des Rois. On oubliera donc que la Lorraine, tout comme la France, a perdu un tiers de sa population d’oiseaux en trente ans. Pour le grand bien des insectes ravageurs et pour le malheur des forêts. Non, ce n’est pas le moment. On se réjouira plutôt de l’arrivée d’un nouvel oiseau.

Oiseau bleu

Sorti tout droit de la forêt, il a trouvé refuge aux côtés d’un autre échassier bizarre. Il a l’oeil et le bec menaçants mais un plumage aux reflets d’un bleu irisé qui ne peuvent être que de bon augure… le bleu de la sérénité.

Il nous reste à prier pour le retour des bergeronnettes.

Signé Martine Sauvageot comme ses étranges créatures de Moulinsart

Un froid de canard

Ces derniers jours, la température a oscillé entre -3° et -6°. Rien de bien rigoureux en comparaison avec le coup de froid qui s’est abattu sur la plaine des Vosges durant trois jours et trois nuits en janvier 2017. Quand nous avons compris ce qu’un « froid de canard » veut dire.

Le canard est insensible au froid. Jusqu’au jour où son espace vital se réduit au point d’en faire une proie facile pour les prédateurs. C’est ainsi qu’en janvier 2017, nos canards se sont envolés pour des eaux vives, sans doute pour la Saône à l’approche de Darney.

Nous en sommes restés inconsolables. Nous avions tant fait pour les protéger : une maison au centre de l’étang ; des fils électrifiés autour de l’étang gelé en hiver 2016, fils qui n’ont effrayé que le chat mais pas le renard…

des fils tendus au-dessus de l’étang et du ruisseau pour dissuader les rapaces d’attaquer durant la couvaison, un poulailler en surplomb sur l’étang…

tous ces aménagements n’ont pas suffi à protéger nos canards des attaques du milan royal et des buses, des « visites » du renard et des coups de froid.

Ils avaient pourtant vécu de beaux jours chez nous. Ce qui nous vaut quelques visites éclairs au printemps. Mais le canard a bonne mémoire, il sait que le site est généreux en nourriture mais vraiment trop risqué.

Reste Malcolm, un canard échappé des réserves de Moulinsart.

Les étranges créatures de Moulinsart

Un échassier bizarre

Le ruisseau s’est réveillé, les nénuphars se sont noyés et le héron est parti pêcher dans des eaux plus calmes et moins profondes.

C’est alors qu’un drôle d’oiseau est venu trouver refuge à l’orée de notre forêt…

Il semble avoir la taille et peut-être même l’envergure du héron cendré, le bec puissant en forme de poignard, les longues plumes du front peignées en arrière. Mais sa livrée est beaucoup plus exotique avec ce plastron aux plumes étranges…

Et ces frisottis seraient-ils une forme mutante de caroncules ?

Merci l’artiste, rebelle au regard bleu qui sait voir dans la branche tombée, le bout de ferraille abandonné, la vie qu’elle pourra y insuffler ; rebelle aux douces mains quand elle caresse une plume, une racine tortueuse, aux mains puissantes pour donner de l’élan jusqu’au vertige à ses créatures fantastiques…

Merci Martine, ton oiseau est à l’abri pour l’hiver, sous la bonne garde des chats.

Signé Martine Sauvageot.