Bluebells

Enfin un printemps anglais ! Un printemps en vert et bleu. Elles manquaient tant à John ces nappes de brume bleue flottant dans les sous-bois. Where are the bluebells ? La question revenait à chaque printemps mais elles étaient là, dans le talus, à attendre des jours meilleurs.

Des jours meilleurs et de l’eau. Les jacinthes des bois sont revenues à la vie à la mort de nos épicéas victimes du scolyte. Du haut de leur 30 mètres, ils aspiraient chaque jour des milliers de litres d’eau dans le talus. Depuis leur disparition, la vie s’y déchaîne. Aujourd’hui, les bluebells doivent se battre pour exister au milieu des silènes blanches, des pervenches, du millepertuis, des mahonias et autres invasives.

Aucun oiseau n’a été maltraité durant le démontage

Quand le bûcheron nous annonça qu’il faudrait attendre le mois de mai pour démonter nos épicéas (stabilité de la grue oblige), notre première pensée fut pour nos mésanges. Car au bout de l’allée, sous les branches des derniers épicéas, un lilas entremêlé au cognassier du Japon, au seringat et au berberis Koreana leur offrent le meilleur (et le plus parfumé) des refuges. La première mesure fut de déplacer les boules de graines vers le potager. Elles ont aussitôt suivi. Restait cependant à éviter qu’elles ne reviennent dans le cognassier ou le berberis pour y faire leurs nids.

Lilas et Berberis Koreana
Lilas et Berberis Koreana

Nous avons alors demandé conseil à la Ligue de protection des oiseaux. Réponse immédiate, pratique et circonstanciée…

La LPO préconise d’entreprendre tous travaux d’élagage et/ou d’abattage en dehors de la période de nidification des oiseaux : l’idéal étant de les réaliser entre novembre et février, d’une part, pour le bien-être des arbres (métabolisme nettement ralenti en hiver) et d’autre part, pour éviter de porter atteinte aux couvées d’oiseaux (voir notre actualité parue le 31 mars dernier au lien suivant : https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/espace-presse/communiques/cp2022/ne-taillez-pas-vos-haies-pensez-aux-nids).

Néanmoins, si vous êtes dans l’impossibilité d’effectuer vos travaux en dehors de la période de nidification, vous pouvez poser des systèmes d’effarouchement (inoffensifs pour les oiseaux) dans vos arbres. Un dérangement fréquent des oiseaux ne les inciteront pas à s’y installer.

  1. Les mobiles :
  • Suspension, dans les arbres, de mobiles composés de fines et longues lames de métal : acier, aluminium, zinc, cuivre… qui sous l’effet du vent vont produire des sons, voire refléter des images (acier inoxydable ou chromé) ;
  • Installation de silhouettes de rapaces (voir en pièce jointe) qu’il faut fabriquer, selon la durée d’utilisation et le contexte météorologique, en carton fort ou en bois de faible épaisseur. Les peindre si possible de couleur sombre.

Les émissions sonores :

  •  Emission, via un lecteur CD ou une bande son Mp3 ou Mp4, de séquences sonores : cris d’alarme et de détresse qui sont émis lorsqu’un oiseau est saisi ou menacé par un prédateur (voir le CD « Ornithofuga »). Les cris sont à passer en boucle, à intervalles réguliers.

On a respecté les consignes à la lettre mais on a calé sur les émissions sonores. On s’est contentés de claquer des mains quand on a surpris des oiseaux dans le buisson. Et nous n’avons trouvé aucun nid accidenté ou abandonné par les bûcherons volants…