Comme chaque année, quand le beau feuillage des pivoines commence à s’épaissir, nous avons sorti les cages de « confinement ». Ces belles aux « fastueuses corolles » présument de leurs forces. Mais comme chaque année, en voyant les petites touffes de feuilles perdues au milieu de leur cage, nous nous sommes dit qu’elles étaient démesurées…


…et bien sûr, comme chaque année, elles seront finalement trop petites pour leur maintenir la tête haute à toutes.


« Rouge grenat, rose gai, rose sentimental, trois ou quatre autres carmins, elles ont des couleurs de la belle santé, et me réjouiront pendant une semaine. Et puis elles laisseront tomber, toutes à la fois, leur brasier de pétales, avec un soupir de fleur qui imite le brusque trépas de la rose. »
Colette, « Pour un herbier »


« Rose gai », « rose sentimental », grenat et carmins divers… pour être digne du fabuleux herbier de Colette, il faudra enrichir la gamme des pivoines et apprendre à reconnaître toutes les subtilités de leur parfum :
« La pivoine sent la pivoine, c’est-à-dire le hanneton. par le truchement d’une fétidité délicate, elle a le privilège de nous mettre en rapport avec le véritable printemps, porteur d’odeurs suspectes dont la somme est propre à nous enchanter. «
Jamais eu la chance de voir fleurir une de ces belles dans mon jardin, même le précédent.
A chaque fois que je vois l’un de tes articles, j’ai envie de pousser ta porte et de le visiter. Pourrai-tu nous en faire une visite virtuelle un jour ? Avec des plans larges ? J’adorerais…. 🙂
Bises Danielle
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Chère Estelle,
Quel dommage que nous habitions si loin l’une de l’autre car je t’ouvrirais le portail avec grand plaisir. Ici, les pivoines se multiplient par division avec grande facilité. Les nouvelles souches refleurissent dès le premier printemps. Mais ce sont des pivoines herbacées. Je crois que les pivoines arbustives sont plus capricieuses. Dans ton nouveau jardin en bordure de forêt, tu devrais retenter ta chance avec une herbacée. (Si tu veux, je t’en enverrai cet automne.)
Pour ce qui est des vues larges du jardin (merci pour les compliments !), je dois avouer que je suis une photographe très paresseuse. Je prends mes photos avec un appareil minimaliste car je n’ai jamais fait l’effort d’étudier les mises au point. Mais je crois qu’il est temps que je m’y mette et je cherche des conseils pour un appareil photo qui permette des mises au point rapides et « intuitives ».
J’espère que le dernier déluge ne t’a pas définitivement découragée. Il y a des solutions à trouver ou à inventer pour composer avec les éléments.
Bises,
Danielle
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La langue de Colette est merveilleuse, et rend un bel hommage aux pivoines. « soupir de fleur » est une jolie expression !
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Oui, Marie-Anne, je crois que personne n’a jamais atteint une telle sensualité littéraire (et sans doute une telle sensualité tout court). Comme si Colette était elle-même une créature du jardin, qui en connaît toutes les formes, tous les rythmes, toutes les effluves. Plus je cultive mon jardin, plus j’apprécie ses écrits. Belles lectures ! Danielle
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Oui ! Elle savait décrire non seulement les plantes mais les bêtes, les humains et les sentiments … Bonne soirée Danielle 🙂
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Quelles belles fleurs, et post! Et les mots de Colette étaient la cerise sur le gateau! Mais – j’ai pensé toujours qu’il fait un peu plus frais chez toi, que chez moi – et mes pivoines n’ont pas commencé a fleurir. Appareil photo – j’en ai un qui est bien – mais aussi un iPad. Et je suis toujours boulversé par ses resultats. Magnifique, sans effort, de meme pour les photos a l’interieur. A bientot, j’espere.
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Bonjour Cathy,
Ainsi donc notre grande Colette est appréciée des Anglais ! Les Anglais de France ou les Anglais de Grande-Bretagne ? J’imagine difficilement le travail de traduction de sa langue si riche et de son style si personnel…
Pour ce qui est de nos climats, en fait, il y a un décalage des floraisons même dans notre jardin : elles ont une ou deux semaines d’avance dans la partie basse du jardin, à l’abri du vent, et le haut autour de l’étang.
J’attends avec impatience ta visite pour parler technique photographique, entre autres.
Amitiés, danielle
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Je viens de la ‘relire’ l’annee derniere. Je l’aime beaucoup – j’ai une tres bonne traduction en anglais, qui viens de l’edition de Penguin (les romans de Claudine). Toi et John devriez me dire si c’est bien ou non! Oui- a bientot!
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C’est bien beau chez vous. C’est vrai que les fleurs pivoines ne durent hélas que peu de temps et il est bien rare qu’il n’y ai pas une période de pluie qui diminue encore un peu plus le spectacle. Thierry
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Oui, leur fragilité les rend encore plus attachantes. Ceci dit, plus prosaïquement, le feuillage est très beau et résistant. Une fois la floraison passée, ils constituent de jolis bouquets de verdure. Belle journée, Danielle
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C’est une fleur pleine de charme et ces images font un bien fou quand on est coincé en ville. Merci et bon mercredi.
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Merci pour ce gentil témoignage. Moi qui ai vécu en plein centre ville avant de trouver refuge dans la forêt, je pense tous les jours à ce qu’endurent les citadins depuis deux mois. Si les fleurs de nos jardins peuvent apporter un peu de fraîcheur et d’évasion, je suis encore plus comblée ! Danielle
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