Verts

Quand le dégoût vous prend, quand ce dégoût est provoqué par ceux en qui vous espériez, quand ce dégoût risque de ne vous inspirer que mièvreries ou vulgarités, mieux vaut, comme Gaspard Proust, recourir aux mots d’un génie…

« Quelle tristesse et quelle colère s’emparent de toute votre âme quand une grande idée que vous-même, saintement, vous vénérez depuis longtemps, est reprise par des incapables qui viennent l’exhiber à d’autres imbéciles comme eux, l’exhiber dans la rue, et que vous la retrouvez soudain dans un marché aux puces, méconnaissable, souillée, présentée sous un jour absurde, de biais, sans proportion, sans harmonie, hochet d’enfant stupide. »

« Les Démons » de Fiodor Dostoïevski, cité par Gaspard Proust sur France Inter le 2 février 2023.

Une idée de l’infini

Ca brûle du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest mais cela n’a pas refroidi une centaine de héros de l’asphalte pour se lancer dans le 44e Rallye de la Plaine des Vosges. 134,384 km de pollution atmosphérique et sonore autour de Mirecourt, pauvre cité des luthiers assourdie par les pétarades des bolides.

Un peu plus haut dans les Vosges, dont le piémont a des allures d’Andalousie, le défi était de franchir en moto 80 mètres dans au moins 50 cm de boue avec seulement 25 mètres d’élan !

De beaux titres pour la presse régionale qui laissent les écologistes muets, trop préoccupés par le sexe des anges.

« La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini », disait Renan. Plus clairvoyant, Schiller annonçait la fin de l’histoire : « Gegen Dummheit kämpfen Götter selbst vergebens* » …

*Contre la bêtise, même les dieux combattent en vain »

Ecologie au féminin ?

« Tant qu’il y aura des arbres, il y aura des hommes. » Sentence de virologue ou d’épidémiologiste ? Non, proverbe papou. Cité par Nancy Huston, en pleine réflexion, comme nous tous, sur les lendemains de la pandémie. Invitée ce dimanche par France Inter pour la parution de son nouveau livre « Je suis parce que nous sommes », elle interpelle étrangement les femmes face à la catastrophe écologique :

Portrait en juin 2018 de l’écrivaine Nancy Huston, auteure de “Je suis parce que nous sommes”, paru aux éditions du Chemin de fer. © AFP / Ulf Andersen / Aurimages

« Les femmes ont la responsabilité et la possibilité subversive de récompenser les mâles alpha ou de leur préférer des hommes doux, des hommes subtiles. Elles ont le choix de cesser de récompenser la force destructrice des garçons. »

Voilà une vision très « genrée » de l’empreinte écologique qui me laisse perplexe…

Regretté Victor…

« C’est une triste chose de songer que la Nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas. »

Victor Hugo, « Carnets », 1870

Hortensias trentenaires placés sous haute protection en attendant qu’une couverture végétale s’installe… et les aide à résiste aux prochains étés…