Une fois passée la déception (les monardes violettes et les lysimaques de Chine ont disparu), reste à admirer l’art des plantes sauvages à créer de l’harmonie. Au bord de l’étang, au milieu d’une petite plate-bande de lysimaques ‘Fire Cracker’ et de crocosmias, elles se sont installées avec une grâce tout instinctive : des iris des marais (aujourd’hui fanés), des eupatoires et, impériale, l’angélique…

« L’angélique doit peut-être son nom au fait que ses fruits possèdent chacun deux ailes très développées, comme celles des anges ou des archanges. Mais pour d’autres, ses vertus auraient été révélées par l’archange Raphaël. L’Antiquité et la Renaissance la parèrent de toutes les vertus, si bien qu’on lui accordait une origine divine, confortant le nom que Linné devait lui attribuer : angélique archangélique.

Dans l’angélique, tout est bon, en particulier les pétioles qui engainent la forte tige cylindrique et creuse. Confits dans du sucre ils constituent les vertes inclusions qui, avec les cerises rouges, sont indissociables de la pâte des cakes. Les fruits et parfois les racines entrent dans les compositions complexes et souvent conservées secrètes de maintes liqueurs. »
Jean-Marie Pelt, « Les épices », Ed. A Fayard, 2002
